L’éducation positive, appelée aussi éducation bienveillante, gagne du terrain dans les sphères familiales, au profit de l’ancien modèle éducatif, davantage basé sur la suprématie de l’autorité parentale. L’écoute et le dialogue remplacent les cris et les ordres, pour une éducation plus respectueuse des besoins de l’enfant. Mais qu’est-ce que l’éducation positive et comment se concrétise-t-elle dans le quotidien des parents et de leurs enfants ? Quels sont les effets observés par la pratique de l’éducation positive ? Découvrez l’éducation positive et ses principes.
L’éducation positive : définition
Nous savons maintenant que l’éducation qu’un enfant reçoit influence son développement et son comportement futur. L’éducation positive introduit cette donnée, et s’oppose ainsi à l’ancien modèle éducatif, plus restrictif et peu axé sur les besoins de l’enfant.
L’éducation « à l’ancienne »
L’autorité parentale a longtemps été synonyme d’ordres, de brimades et d’humiliation, visant à soumettre l’enfant et à le faire obéir. Ce dernier respectait alors des principes sans les remettre en question, et parfois même sans les comprendre, mais uniquement par respect de l’autorité dont ils émanaient et aussi par crainte de la punition promise en cas de désobéissance. Difficile alors de se construire dans ce contexte et de développer un libre arbitre, en s’affranchissant du joug parental.
Une remise en question du modèle éducatif
Avoir été élevé « à la dure » fait-il de nous des êtres meilleurs ? Beaucoup de parents estiment que non et ils remettent en question ce modèle éducatif qu’ils jugent révolu. En quoi la fessée aide-t-elle un enfant à se construire ? En quoi l’humiliation est-elle pédagogique ? L’enfant doit-il vraiment « avoir peur » de ses parents pour leur obéir ? Les nouveaux parents se posent des questions qui n’étaient absolument pas à l’ordre du jour il y a quelques dizaines d’années !
L’éducation bienveillante
L’éducation positive introduit donc la notion de bienveillance dans l’éducation. Globalement, il s’agit alors de tenir compte des besoins de l’enfant et d’être à l’écoute de ses émotions. Éduquer devient synonyme d’aider et d’accompagner. Aider l’enfant à grandir et à s’épanouir pour en faire un adulte accompli et autonome, libre de ses choix et de ses convictions.
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Les principes de l’éducation positive
Les parents qui pratiquent l’éducation positive partagent certains principes, tels que la non-violence, la communication, l’autonomie, la confiance ou encore la coopération.
Éduquer sans violence
L’éducation positive ne tolère aucune forme de châtiment physique. Les coups, les claques ou les fessées sont donc totalement exclus. La loi n°2019-721 du 10 juillet 2019 interdit d’ailleurs ainsi toute forme de « violence éducative ordinaire », qu’elle soit physique ou psychologique. Ce mode éducatif est dorénavant associé à de la maltraitance. Par ailleurs, il est à présent établi que l’éducation par la violence ne donne pas de bons résultats et qu’elle peut même être à l’origine de comportements antisociaux, d’échecs scolaires ou encore de troubles psychologiques.
Communiquer et dialoguer
Le manque de communication est souvent à l’origine de nombreux heurts au sein d’une famille. L’éducation positive prône la communication et l’expression des émotions. Il n’est pas très utile de hurler sur un enfant qui a fait une bêtise. En revanche, il est important de lui demander pourquoi il a fait cette bêtise. Que voulait-il exprimer ? De la colère ? De la tristesse ? De la jalousie ? L’enfant doit pouvoir exprimer sans crainte ses émotions. Cela ouvre la porte au dialogue et favorise l’échange. En retour, l’adulte pourra lui expliquer comment réagir si la situation se reproduit et que la même émotion se représente.
Développer l’autonomie et la coopération
Pour se construire, un enfant a besoin d’autonomie et de confiance. Faire confiance à son enfant, c’est lui permettre de grandir et d’acquérir cette autonomie. Il peut s’agir, par exemple, de le laisser ranger certaines courses ou de vider le lave-vaisselle. Laisser l’enfant accomplir certaines tâches, à son rythme, sans finir à sa place pour gagner du temps, l’encourager, le féliciter, correspond à lui donner une vraie place dans le groupe. Chacun participe, chacun coopère, en fonction de ses possibilités. Il ne s’agit plus alors d’accomplir « une corvée », mais plutôt de « rendre service ». L’enfant est fier de « faire sa part ». De la même façon, lorsqu’il y a plusieurs enfants dans la famille, l’éducation positive préfère favoriser l’entraide plutôt que la compétition entre les enfants. Le matheux peut aider le littéraire, le plus âgé peut lire une histoire au plus jeune, le grand peut aider le petit à attraper quelque chose… la vie de famille est pleine de situations où les enfants peuvent avoir besoin les uns des autres.
Enfin, la bienveillance n’est pas synonyme de laxisme et l’éducation positive n’empêche pas de fixer des règles. Les enfants doivent connaître les limites pour pouvoir les respecter. Les règles forment un cadre rassurant pour les enfants et leur servent de repères. L’éducation positive n’a pas ôté ce cadre, mais elle a remplacé les punitions par le dialogue, l’humiliation par la valorisation et les corvées par la coopération.